Expérience : Pastatistics

Pastatistics est un jeu de mot, plus ou moins drôle, entre pasta et statistics. D’un côté, la majorité des tours que nous avons créé ont des noms de pâtes. De l’autre côté, des statistiques, parce qu’il s’agit plus d’une question de chance que d’un tour de magie à proprement parler.

L’idée est simple : le spectateur nomme une carte. Nous ne forçons aucun choix, nous allons simplement retrouver la carte du spectateur, la contrôler et réaliser un tour avec.

Dans cette vidéo / article, nous allons nous concentrer sur comment retrouver la carte.

Il n’y a pas de secret, nous utilisons la technique la plus simple possible. Le paquet n’est pas trié, nous allons simplement le couper autant de fois que nécessaire jusqu’à trouver la carte, puis la contrôler. Pour ce faire, il y a quelques petits conseils tout de même.

Tout d’abord, couper le paquet en plein de sous paquets est une meilleure option que d’aller regarder dans le jeu. Cela paraît moins suspect mais prend le risque de ne pas trouver la carte. Un bon entre-deux est de développer une sorte de “mélange”, où vous sous diviser votre paquet en une multitude de plus petits paquets, comme dans la vidéo, avant de les rassembler. Avec un peu de pratique, vous pourrez faire passer cela pour un vrai mélange.

L’autre technique consiste à aller chercher la carte dans le jeu, sous couvert d’une excuse, par exemple, récupérer les jokers. Quand vous aurez repéré la carte, vous pourrez faire un cull ou simplement compter sa position.

Le Top Break

Le Top Break est un mouvement de préparation simple. Il sert à isoler une ou plusieurs cartes du reste du paquet pour les manipuler plus facilement ensuite.

Le paquet tenu en prise normale, les cartes du dessus du jeu sont surélevées avec le petit doigt. Elles sont simplement posées dessus. Ceci créé un espace, qu’on appelle un break en anglais, entre ces cartes & le reste du jeu.

L’usage le plus fréquent est en préparation d’une levée double. Dans ce cas là il suffit d’isoler deux cartes. Il existe deux techniques principales.

La première technique est simplement de faire un petit spread, un étalage de quelques cartes, et à récupérer le break en rangeant les cartes. La clé de la réussite de cette technique est de manipuler les cartes en ayant une bonne raison. Si vous n’en avez pas, votre spectateur va se douter de quelque chose.

La seconde technique est d’avoir recours à un Pinky Count, littéralement un comptage du petit doigt. C’est un mouvement plus difficile et plus technique, mais qui est beaucoup moins visible.

Mon conseil est simple : si votre tour se prête à prendre un break depuis un spread, faîte le, sinon, utilisez un pinky count.

Le roi dans la poche

Pocket King

Pocket King est un tour simple mais efficace. Il est basé sur un mouvement technique et sur un détournement d’attention.

Dès le début du tour, une carte est posée, plus ou moins en évidence, sur la table. Elle peut être complètement ou à peine visible.

La sélection de la carte est simple : n’importe quelle carte peut être sélectionnée, du moment que ce n’est pas un roi. Si c’est un roi, le plus simple est de changer de tour, plutôt que de demander à changer de carte.

La carte est remise dans le paquet, puis 4 cartes sont sorties du jeu. Il s’agit visiblement des 4 rois. Ils sont montrés au spectateur avec un comptage Elmlsey. Si vous vous en êtes rendu compte, vous aurez sûrement compris qu’il ne s’agit pas réellement des 4 rois.

Les rois sont posés face cachée sur la table. On explique ensuite au spectateur que nous avons détourné son attention. A ce moment, le tour est essentiellement terminé. Le mouvement technique a déjà eu lieu, il ne reste que la révélation.

Nous montrons au spectateur que pendant qu’il regardait les rois dans notre main, nous avons pris sa carte et l’avons posée sur la table. La révélation est simple : c’est un roi qui est finalement sur la table. Et la carte du spectateur est donc parmi les 4 cartes qui étaient à l’origine des rois.

Une transposition simple et spéciale

Cette transposition est une démonstration simple du potentiel de ce type de tour. Deux cartes sont échangées. L’une de ces cartes est retournée et laissée face verso sur la table, pendant que l’autre est retournée dans le paquet.

Ce qui fait la spécificité de cette transposition est que la performance filmée ne peut être réalisée que face caméra. En effet, le paquet est hors champ pendant une brève seconde, et pendant ce temps une action est réalisée avec le paquet. Ce setup permet de facilement réaliser le premier changement de carte.

Une fois que la carte est posée sur la table, il suffit de retourner l’autre dans le paquet. Pour ce faire, vous pouvez utiliser un retournement comme dans la vidéo, ou un Cardini Change, si vous savez le faire.

Dans une transposition comme celle-ci, l’effet se suffit à lui même, on ajoute rarement une routine verbale car le tour est court.

Shiitake ? Une production verticale.

Une production est un type de tour. Tout simplement, cela fait référence au moment où le magicien fait apparaître une carte, le plus souvent de manière visuelle.

Il en existe de très nombreuses, plus ou moins connues. Faire sauter la carte hors du paquet est une production, l’empalmer et la révéler est également une production. Du moment que la carte apparaît, c’est une production. Il existe également les productions multiples, par exemple faire apparaître 4 as ou 4 rois. Plus rarement, on peut demander une carte à un spectateur, et faire apparaître le carré associé.

Cette production est terriblement simple : une carte est choisie, contrôlée, et produite.

La production est originale : elle nécessite un mur. Fondamentalement, c’est juste une production. Mais le changement de support rend le tour intéressant.

Quand on réfléchit à créer un tour, le support est souvent soit la table, soit les mains des spectateurs, soit inexistant. C’est une opportunité gâchée. Pourquoi en pas faire en sorte d’utiliser un support différent ? Utiliser son téléphone, ou un téléphone est à la mode en ce moment. Soit avec une application de magie spécialement créer pour cela, soit en faisant intervenir une photo dans votre tour, par exemple pour une révélation.

Cependant, les productions ont généralement un problème.
Et ce problème est souvent le même pour beaucoup de tours : il n’a pas de but. C’est à dire qu’à chaque moment, le spectateur ne sait pas pourquoi nous réalisons telle ou telle action. Et le tour est tellement court que nous avons la sensation que ce n’est pas grave. Et pourtant, il me semble que c’est globalement une erreur. Un tour est intéressant s’il est intéressant techniquement mais aussi s’il est intéressant du point de vue de l’histoire. Dans un tour de production simple, il n’y a pas d’opportunité pour raconter une histoire.

Mon conseil est donc le suivant : utiliser la production dans un autre tour, pour pouvoir l’insérer dans une histoire existante.

Parfois il m’arrive de faire l’inverse : expliquer au spectateur ce qu’est une production, et lui en montrer plusieurs. 3, 4 ou 5 production différentes, avec la même carte, pour en faire un tour plus long.

Une première transposition

Une transposition est un type de tour. Le concept est assez simple : le magicien interverti, ou transpose, la position de deux objets. En cartomagie, ces objets sont des cartes.

Cette transposition est à la fois très simple et très puissante. Elle n’est pas visuelle, et en conséquence, pas besoin de mouvement compliqué pour échanger la place des cartes. En revanche, elle nécessite une force.

Parmi les forces disponibles, seule la riffle force fonctionne réellement. C’est ce qui a le plus de sens vu le reste du tour. Une force classique est envisageable, mais cela rendrait le tour beaucoup plus difficile.

La première phase du tour est la mise en place. On montre au spectateur les deux carrés que nous avons : les as et les rois. En réalité, pendant ce moment qui a l’air honnête, un changement est déjà effectué. Cela permet de renforcer l’effet final. Si la présentation des carrés est bien faite, aucun spectateur ne se doutera que la transposition a déjà commencé.

Le premier effet est la transposition des as et des rois. Après cela, un peu de dramatisation est nécessaire. Il faut faire croire au spectateur que la phase suivante est improvisée. En réalité, ce n’est pas le cas et le magicien a déjà un coup d’avance. Nous faisons ensuite sélectionner une carte, puis réalisons la fin de la transposition.