Le paquet hanté

Le paquet hanté est un tour assez répandu. C’est aussi un tour très direct, très simple et avec plusieurs variations.

La version montrée en vidéo est une version sans accessoire. Ce tour peut également être réalisé avec des fils invisibles. Le thème est similaire, et l’effet aussi, mais la vitesse de réalistion est différente.

Lorqu’on fait ce tour sans accessoire, il faut “snaper” la carte. C’est-à-dire que nous la bouclons (boucler signifier plier de manière élastique, donc plier légèrement, sans marquer le pli), puis nous relâchons la tension. Quand la tension est relâchée, la carte saute de manière assez rapide.

Si vous réalisez ce tour avec un fil invisible, vous aurez le luxe de sortir la carte petit à petit. L’inconvénient est que vos deux mains devront être proches du paquet. Le fil fait intervenir d’autres contraintes, la manipulation est vraiment différente.

En termes de script, la version la plus classique est minimaliste : le paquet est hanté et les fantômes vont nous aider à retrouver la carte. Vous pouvez aussi expliquer que le temps que la carte se rende compte que le paquet est hanté, elle va sortir en courant.

C’est un bon tour à intégrer dans une production.

Une production d’as multiple

Nous avons déjà parlé de productions par le passé. Une production est une technique, souvent visuelle, qui permet de faire apparaître une carte. On “produit” la carte.

Outre les productions simples, où une seule carte apparaît, un grand classique est de produit un carré de cartes, et ce sont très (trop ?) souvent les as qui sont choisis.

Les productions sont un bon type de premier tour à apprendre. L’effet est intéressant et cela force les apprentis magiciens à retenir une suite de mouvements. En plus de cela, les productions sont majoritairement des tours de manipulation, il n’y a pas ou peu de texte.

La production montrée fonctionne ainsi :

  1. Les as sont disponibles dès le début du tour. Il est aussi possible de commencer sans les as et de simplement les produire. J’aime bien l’idée de les perdre pour les retrouver, mais je n’ai pas d’argument convaincant pour ne pas faire l’inverse.
  2. Les as sont perdus dans le jeu. Je fais une version simple du hindu shuffle pour les récupérer. C’est probablement le contrôle multiple le plus simple. Une autre solution, si les contrôles multiples vous font un peu peur, est de perdre les cartes une à une.
  3. Les as sont retrouvés un à un. Le premier via ACAAN : une carte est prise au hasard, c’est un 7. Nous donnons ensuite 7 cartes pour tomber sur un as.
  4. Le second as est produit via un changement de carte sur le 7. Il s’agit d’un tagliatelle change.
  5. Le 3ème apparaît via un pop-up à une main, qu’on retrouve notamment dans le tour du Haunted Deck.
  6. Le 4ème as apparaît via un autre pop-up assez classique. Cela paraît magique mais c’est simplement la conséquence de lâcher la carte au bon moment.

Pour rendre les productions plus intéressantes, plusieurs options s’offrent à vous :

  • Plutôt que de faire une production sur un carré prévu, laissez le choix de la carte au spectateur. Rassemblez ensuite le carré selon sa carte et produisez les. Je pense qu’il est plus intéressant de rassembler les cartes de manière invisible, je suggère d’utiliser un cull pour y arriver.
  • Plutôt que de produire les cartes gratuitement, essayez de le faire pour une raison, par exemple pour utiliser les cartes ensuite.
  • Plutôt que de produire un carré, vous pouvez le faire avec une sélection multiple. Demandez à chaque spectateur de prendre une carte, puis perdez les dans le jeux & retrouvez les.

Un travail de cop

La cop, ou gambler’s cop, est un type d’empalmage. Contrairement à l’empalmage classique, la main est assez ouverte.

Cette vidéo montre un certain nombre de changements de cartes réalisés depuis une cop. L’idée est simple : la carte visible est échangée avec la carte cachée dans la main.

Cette vidéo ne montre que des changements de carte isolée. Il existe également des changements de carte au sein d’un paquet, et évidemment des changements de paquets. Les changements de carte isolée sont généralement les plus risqués. Aucune autre carte n’est là pour cacher le mouvement, et puisque chaque main tient une carte, nous n’avons aucun autre accessoire pour masquer nos actions.

Hors du format vidéo, une performance comme celle-ci n’a que très peu de sens. Pour la plupart des changements de carte, l’angle est très très spécifique. Tellement spécifique que si vos spectateurs sont plusieurs, même côte à côte, vous ne pourrez pas réaliser la plupart de ces changements.

La clé d’utiliser ces mouvements en performance est d’en utiliser un seul, et de l’utiliser à un moment où le spectateur ne s’en doute vraiment pas.

Pour que votre audience ne se doute pas du changement, il faut avant tout que le timing soit le bon. Un changement est tellement suspect que même s’il est invisible, vos spectateurs vont se douter que quelque chose a eu lieu.

Les changements de cartes visuels

En anglais, on parle de color change. Il s’agit d’une transposition visuelle, c’est à dire qu’une carte est visuellement changée en une autre carte.

L’aspect visuel de ces techniques les rend assez difficiles à réaliser, puisqu’elles ont nécessairement lieu sous les yeux de vos spectateurs. C’est une situation complexe, et souvent assez stressante. Il faut être sûr de votre technique.

Les tours qui se terminent par un changement de couleur ont souvent quelques limites.

Tout d’abord, les histoires racontées pendant ces tours sont souvent très lacunaires. Comment justifier que la carte change ? La majorité du temps, le tour est si court que nous ne prenons pas la peine de rajouter du texte. C’est le même problème que pour les productions.

Ensuite, si la fin de votre tour repose sur une technique visuelle, vous n’avez vraiment pas le droit à l’erreur. Rater votre changement de carte revient à flasher, c’est à dire montrer au spectateur quelque chose qu’il n’était pas censé voir. Si cela arrive, il n’y a pas de rattrapage possible. Vous ne pouvez pas sortir de prédiction de votre poche, ni continuer le tour, dans la grande majorité des cas, flasher la technique est la fin de la routine.

Le color change le plus connu est certainement le Erdnase Change, qui tient son nom du livre Expert at the Card Table. Mon color change de travail est le Cardini Change, qui tient son nom de Richard Cardini. Dans les deux cas, ce sont des techniques qui nécessitent de longues heures de travail pour être réalisées proprement et avec constance lors de vos performances. Lorsque vous les maîtriserez sur le bout des doigts, vous pourrez même changer les techniques. Par exemple, j’effectue le Cardini Change à partir d’une dealer’s grip.

Les faux mélanges

Un faux mélange est un concept très très simple. Le magicien fait semblant de mélanger le paquet.

Pourquoi faire ? Très simple également : pour préserver l’ordre de tout ou d’une partie du paquet. Il y a en effet deux types de faux mélanges : les contrôles de paquets, et les contrôles totaux.

Les premiers permettent de maintenir l’ordre d’un bloc de cartes au sein du paquet. Ce bloc peut être en haut, en bas ou au milieu du paquet. Par exemple, il peut s’agir d’un carré ou d’une couleur entière que l’on souhaite garder pour un tour plus tard, et où le spectateur trouverait le tour moins intéressant s’il savait que le paquet était trié en avance.

Le second type est le plus compliqué : il faut maintenir l’ordre entier du paquet. Cela permet de faire des effets plus forts, mais nécessite de faire plus attention au mélange. En plus de cela, c’est parfois moins convaincant, parce que nous n’avons même pas la possibilité de mélanger pour de vrai une partie du paquet.

Personnellement, j’ai commencé par apprendre des faux mélanges partiels. Ce sont des techniques plus simples et plus faciles à faire à la main. Il me semble que quand on commence à apprendre la magie, on a aussi trop tendance à vouloir mélanger le paquet.

A présent, je ne fais jamais de faux mélange partiel. Je ne fais que des faux mélanges complets, et ils ressemblent exactement à mes vrais mélanges. Plus particulièrement, je pratique le false riffle shuffle. Le Zarrow est également une bonne technique si vous pratiquez le mélange américain, ou riffle shuffle. Cela permet de ne pas avoir plusieurs mélanges dans mon répertoire de technique, et le spectateur ne peut pas se dire “ah mais ce n’est pas le même mélange que tout à l’heure, il se passe quelque chose”.