Le paquet hanté

Le paquet hanté est un tour assez répandu. C’est aussi un tour très direct, très simple et avec plusieurs variations.

La version montrée en vidéo est une version sans accessoire. Ce tour peut également être réalisé avec des fils invisibles. Le thème est similaire, et l’effet aussi, mais la vitesse de réalistion est différente.

Lorqu’on fait ce tour sans accessoire, il faut “snaper” la carte. C’est-à-dire que nous la bouclons (boucler signifier plier de manière élastique, donc plier légèrement, sans marquer le pli), puis nous relâchons la tension. Quand la tension est relâchée, la carte saute de manière assez rapide.

Si vous réalisez ce tour avec un fil invisible, vous aurez le luxe de sortir la carte petit à petit. L’inconvénient est que vos deux mains devront être proches du paquet. Le fil fait intervenir d’autres contraintes, la manipulation est vraiment différente.

En termes de script, la version la plus classique est minimaliste : le paquet est hanté et les fantômes vont nous aider à retrouver la carte. Vous pouvez aussi expliquer que le temps que la carte se rende compte que le paquet est hanté, elle va sortir en courant.

C’est un bon tour à intégrer dans une production.

Tap

“Tap” est un tour extrèment simple à exécuter.

Il fait partie de ces tours qui sont impressionnants, mais si on réfléchit un petit peu à la méthode, on la trouve forcément. La carte semble sortir du paquet quand on relâche l’élastique, est ce que c’est vraiment le cas ?

La structure du tour est simple : une carte est sélectionnée et contrôlée. Elle n’est pas ammenée en haut du paquet, pour une fois. Le jeu est remis dans la boîte, puis nous entourons le tout avec un élastique. L’élastique est absolument normal.

Il me semble que c’est un tour suffisamment visuel pour ne pas avoir besoin d’une routine très solide. Nous pouvons simplement expliquer au spectateur que nous avons trouvé une façon de traverser les objets ou de téléporter sa carte.

Finalement, la façon la plus simple de réaliser ce tour est la façon dont il est réalisé.

Imaginatif

Imaginatif est un tour de magie simple, avec une technique simple.

Le concept du tour est le suivant : une carte est sélectionnée et retrouvée à l’envers dans le paquet. C’est un tour très classique et très courant. Comme tous les tours fréquents, il existe de nombreuses façons de le réaliser.

La méthode la plus courante est de retourner la carte en coupant le paquet. C’est assez facile, ne nécessite qu’un break mais est plus “visible”. Pas dans le sens où les spectateurs vont voir le mouvement, mais ils vont voir que nous manipulons le paquet sans raison particulière.

Une autre méthode pour retourner la carte, un peu plus élégante, est le Half Pass. Cela permet de retourner la carte sous couvert du paquet. C’est assez invisible mais pas complètement.

La méthode utilisée dans la performance est un Cardini Change modifié. Vous trouverez aisément de très bons tutoriels sur YouTube pour ce mouvement. La principale différence est le placement de l’index, qui doit être sur le côté long pendant le changement. Pour éviter que le spectateur voit ce changement, nous pouvons réaliser le changement avec l’index sur le côté court du jeu.

Outre l’aspect technique, ce qui rend le tour intéressant est l’histoire qu’on ajoute. La manipulation en tant que telle n’est pas impressionnante pour le spectateur. Je vous invite à tester différent types de narration et de thèmes pour en trouver un qui fonctionne pour vous. Le thème qui fonctionne le mieux pour nous est celui de l’imagination et de la relation entre le réel et l’imaginaire.

Expérience : Pastatistics

Pastatistics est un jeu de mot, plus ou moins drôle, entre pasta et statistics. D’un côté, la majorité des tours que nous avons créé ont des noms de pâtes. De l’autre côté, des statistiques, parce qu’il s’agit plus d’une question de chance que d’un tour de magie à proprement parler.

L’idée est simple : le spectateur nomme une carte. Nous ne forçons aucun choix, nous allons simplement retrouver la carte du spectateur, la contrôler et réaliser un tour avec.

Dans cette vidéo / article, nous allons nous concentrer sur comment retrouver la carte.

Il n’y a pas de secret, nous utilisons la technique la plus simple possible. Le paquet n’est pas trié, nous allons simplement le couper autant de fois que nécessaire jusqu’à trouver la carte, puis la contrôler. Pour ce faire, il y a quelques petits conseils tout de même.

Tout d’abord, couper le paquet en plein de sous paquets est une meilleure option que d’aller regarder dans le jeu. Cela paraît moins suspect mais prend le risque de ne pas trouver la carte. Un bon entre-deux est de développer une sorte de “mélange”, où vous sous diviser votre paquet en une multitude de plus petits paquets, comme dans la vidéo, avant de les rassembler. Avec un peu de pratique, vous pourrez faire passer cela pour un vrai mélange.

L’autre technique consiste à aller chercher la carte dans le jeu, sous couvert d’une excuse, par exemple, récupérer les jokers. Quand vous aurez repéré la carte, vous pourrez faire un cull ou simplement compter sa position.

Bottom Deal – une démo

Le Bottom Deal, ou “donne du bas” en français est une technique de triche.

Elle permet de distribuer la dernière carte d’un jeu en donnant l’illusion de donner la carte en haut du paquet, comme on est censé le faire normalement. C’est une technique assez connue, mais assez rarement maîtrisée.

Cette technique est connue principalement du monde des joueurs et des parieurs. Elle a été utilisée dans de très nombreux films, presqu’à chaque fois qu’une histoire parle de tricheurs ou de magiciens, les fausses donnes seront de la partie.

La donne du bas est l’une des 4 ou 5 fausses donnes existantes. Vous pouvez également apprendre la donne en second, la donne grèque (de l’avant dernière carte du jeu), la double donne et la donne centrale. Avec toutes ces techniques, vous pouvez distribuer une carte peut importe sa position dans le jeu.

Peu de magiciens maîtrisent ces techniques, pour trois raisons. Tout d’abord, elles n’ont que peu d’utilité pour des tours de magie. Des techniques plus simples existent, vous aurez un autre mouvement ou deux qui vous permettront d’effectuer le même effet.

Ensuite, ce sont des mouvements qui imposent un mauvais timing. Lorsqu’on fait une fausse donne pendant un tour de magie, les spectateurs seront presque toujours concentrés sur nos mains au moment où on fait la donne. Cela augmente grandement les chances qu’ils se rendent compte du mouvement. D’autant plus qu’une fausse donne faite en isolation, c’est à dire sans donner d’autres cartes avant ou après, a plus de chances de rater.

Enfin, ce sont des techniques très difficiles à exécuter proprement. Contrairement à la magie, la triche est une discipline qui ne pardonne pas. Pendant un spectacle, les gens acceptent, et s’attendent même à être trompés. Pendant une partie de poker par exemple, c’est l’inverse. Les joueurs à la table ne veulent surtout pas qu’il y ait des tricheurs, et si vous avez prévu de tricher vous ne voulez surtout pas qu’ils s’en rendent compte. La donne doit donc être effectuée à la perfection. Elle doit ressembler en tout point à votre donne normale, tant au niveau de la prise, du timing que du bruit que font les cartes.

Pocket Kings, version 2

Ce tour est une version avancée du tour publié il y a quelques semaines : Le roi dans la poche.

Cette version est plus technique, ce qui n’est pas forcément une bonne chose. Au lieu d’aller chercher les rois à la main dans le paquet, nous avons recours à un changement multiple pour simuler le fait que le spectateur les aurait sélectionés. Cette phase additionnelle, bien que techniquement intéressante, alourdie plus le tour qu’autre chose à mon sens.

Quand les rois sont “sélectionnés” et montrés au spectateur, nous lui demandons de sélectionner une autre carte. Cette carte est mélangée dans le jeu, puis ajoutée aux rois via un changement invisible, que j’appelle le tagliatelle change. Il permet d’échanger la dernière carte d’un groupe avec la dernière carte du paquet.

Une fois que cela est fait, nous sommes dans la même situation que pour le premier tour. Une carte est sortie du paquet depuis le début, et il s’agit d’un roi.

En révélant cette carte, nous expliquons au spectateur que grâce à une misdirection, nous avons remplacé sa carte par un roi. En conséquence, sa carte est parmi les rois.

Mon premier tour de magie

Ce tour est le premier que j’ai créé. C’est un tour très simple, qui commence comme un triomphe, mais qui se termine comme un tour de mentalisme. Et pour cause, c’est techniquement moins difficile de retrouver la carte du spectateur que de trier tout un paquet de cartes dans tous les sens.

La structure du tour est très simple : une carte est sélectionnée et contrôlée, puis le paquet est mélangée et nous retrouvons ensuite la carte du spectateur d’une manière plus ou moins dramatique.

La première phase est très simple. Vous pouvez utiliser n”importe quel contrôle pour récupérer la carte et la remettre en haut du paquet.

Nous allons ensuite mélanger le jeu en faisant attention à la carte du bas du paquet, qui est la carte clé. Le mélange américain que nous réalisons permet de placer la carte clé juste au dessus de la carte du spectateur. Une fois le paquet coupé, la carte est vaguement centralisée et nous connaissons la carte à côté.

Pour la révélation de la carte, nous avons de nombreuses options. La plus impressionnante dans ce contexte est surement de prendre le poul du spectateur et de faire semblant de sentir ses indications pour retrouver la carte dans un ruban. Nous ne savons pas laquelle c’est, puisqu’elle sera face cachée dans le spread, mais nous connaissons la carte clé à côté. En s’arrêtant dessus, avec tout le dramatisme dont nous sommes capables, l’effet est assez fort.

Un premier triomphe

Le triomphe est un type de tour assez connu. C’est une catégorie entière.

Un triomphe est n’importe quel tour où les cartes sont mélangées vers le haut et vers le bas, dans tous les sens. La conclusion du tour est souvent la même : les cartes reviennent toutes dans le même sens, sauf la carte du spectateur.

Il existe autant de versions du triomphe que de magiciens. Cette variété en fait un tour intéressant pour les pratiquants intermédiaires.

Un triomphe est composé de deux phases : le mélange et le tri.

Le mélange est simplement la phase où les cartes sont mélangées ensemble dans tous les sens. Dans la majorité des tours, les cartes ne sont pas vraiment mélangées, car les trier sans que le spectateur s’en rende compte est très difficile. On fait donc semblant de mélanger les cartes, et ce faisant, on en mélange parfois une toute petite partie.

Pour les “trier”, on voit aisément qu’il ne s’agit pas d’une vraie phase technique à proprement parler, puisque les cartes ne sont pas vraiment mélangées. Si nous avons mélangé juste une partie des cartes pour rendre le tour plus crédible, nous avons juste à trier cette partie là, ce qui est assez simple.

Faire semblant de mélanger les cartes est assez technique, cela nécessite souvent de retourner une partie du paquet sans que le spectateur s’en rende compte. Encore une fois, deux options s’offrent à vous : le faire avant le tour, ou le faire pendant le tour. Si vous décidez de le faire pendant le tour, un Hermann Pass est parfait pour cet usage.

Le P Switch

Le P-Switch est un changement de carte. Cela diffère d’un changement de couleur car la carte changée n’est pas automatiquement visible : le changement est dissimulé au spectateur, pour être révélé plus tard.

Cela implique que ces techniques peuvent être utilisées en triche, puisque l’action ne doit pas être visible. Le plus connu des changements de carte sur table est probablement le Mexican Switch.

Le P-switch, pour Perfect Switch, est un changement d’une étonnante propreté : la technique n’a pas de mouvement trop extra-ordinaires par rapport à d’autres changements du même type. Cependant, cela reste une technique pas très pratique, même pour la magie.

L’inconvénient des switchs est leur manque de subtilité. La majorité du temps, ils ont lieu devant les yeux du spectateur, à un moment où son attention est concentrée sur la carte. A moins que votre technique soit parfait et que le switch soit absolument invisible, le spectateur aura la sensation que quelque chose s’est passé. Si cela arrive, même s’ils n’ont pas vu votre mouvement, la suspicion est suffisante pour détruire l’effet.

Ceci étant dit, cela reste un mouvement sympa à montrer à vos amis magiciens !

Une production d’as multiple

Nous avons déjà parlé de productions par le passé. Une production est une technique, souvent visuelle, qui permet de faire apparaître une carte. On “produit” la carte.

Outre les productions simples, où une seule carte apparaît, un grand classique est de produit un carré de cartes, et ce sont très (trop ?) souvent les as qui sont choisis.

Les productions sont un bon type de premier tour à apprendre. L’effet est intéressant et cela force les apprentis magiciens à retenir une suite de mouvements. En plus de cela, les productions sont majoritairement des tours de manipulation, il n’y a pas ou peu de texte.

La production montrée fonctionne ainsi :

  1. Les as sont disponibles dès le début du tour. Il est aussi possible de commencer sans les as et de simplement les produire. J’aime bien l’idée de les perdre pour les retrouver, mais je n’ai pas d’argument convaincant pour ne pas faire l’inverse.
  2. Les as sont perdus dans le jeu. Je fais une version simple du hindu shuffle pour les récupérer. C’est probablement le contrôle multiple le plus simple. Une autre solution, si les contrôles multiples vous font un peu peur, est de perdre les cartes une à une.
  3. Les as sont retrouvés un à un. Le premier via ACAAN : une carte est prise au hasard, c’est un 7. Nous donnons ensuite 7 cartes pour tomber sur un as.
  4. Le second as est produit via un changement de carte sur le 7. Il s’agit d’un tagliatelle change.
  5. Le 3ème apparaît via un pop-up à une main, qu’on retrouve notamment dans le tour du Haunted Deck.
  6. Le 4ème as apparaît via un autre pop-up assez classique. Cela paraît magique mais c’est simplement la conséquence de lâcher la carte au bon moment.

Pour rendre les productions plus intéressantes, plusieurs options s’offrent à vous :

  • Plutôt que de faire une production sur un carré prévu, laissez le choix de la carte au spectateur. Rassemblez ensuite le carré selon sa carte et produisez les. Je pense qu’il est plus intéressant de rassembler les cartes de manière invisible, je suggère d’utiliser un cull pour y arriver.
  • Plutôt que de produire les cartes gratuitement, essayez de le faire pour une raison, par exemple pour utiliser les cartes ensuite.
  • Plutôt que de produire un carré, vous pouvez le faire avec une sélection multiple. Demandez à chaque spectateur de prendre une carte, puis perdez les dans le jeux & retrouvez les.