Le Top Break

Le Top Break est un mouvement de préparation simple. Il sert à isoler une ou plusieurs cartes du reste du paquet pour les manipuler plus facilement ensuite.

Le paquet tenu en prise normale, les cartes du dessus du jeu sont surélevées avec le petit doigt. Elles sont simplement posées dessus. Ceci créé un espace, qu’on appelle un break en anglais, entre ces cartes & le reste du jeu.

L’usage le plus fréquent est en préparation d’une levée double. Dans ce cas là il suffit d’isoler deux cartes. Il existe deux techniques principales.

La première technique est simplement de faire un petit spread, un étalage de quelques cartes, et à récupérer le break en rangeant les cartes. La clé de la réussite de cette technique est de manipuler les cartes en ayant une bonne raison. Si vous n’en avez pas, votre spectateur va se douter de quelque chose.

La seconde technique est d’avoir recours à un Pinky Count, littéralement un comptage du petit doigt. C’est un mouvement plus difficile et plus technique, mais qui est beaucoup moins visible.

Mon conseil est simple : si votre tour se prête à prendre un break depuis un spread, faîte le, sinon, utilisez un pinky count.

Le roi dans la poche

Pocket King

Pocket King est un tour simple mais efficace. Il est basé sur un mouvement technique et sur un détournement d’attention.

Dès le début du tour, une carte est posée, plus ou moins en évidence, sur la table. Elle peut être complètement ou à peine visible.

La sélection de la carte est simple : n’importe quelle carte peut être sélectionnée, du moment que ce n’est pas un roi. Si c’est un roi, le plus simple est de changer de tour, plutôt que de demander à changer de carte.

La carte est remise dans le paquet, puis 4 cartes sont sorties du jeu. Il s’agit visiblement des 4 rois. Ils sont montrés au spectateur avec un comptage Elmlsey. Si vous vous en êtes rendu compte, vous aurez sûrement compris qu’il ne s’agit pas réellement des 4 rois.

Les rois sont posés face cachée sur la table. On explique ensuite au spectateur que nous avons détourné son attention. A ce moment, le tour est essentiellement terminé. Le mouvement technique a déjà eu lieu, il ne reste que la révélation.

Nous montrons au spectateur que pendant qu’il regardait les rois dans notre main, nous avons pris sa carte et l’avons posée sur la table. La révélation est simple : c’est un roi qui est finalement sur la table. Et la carte du spectateur est donc parmi les 4 cartes qui étaient à l’origine des rois.

Une transposition simple et spéciale

Cette transposition est une démonstration simple du potentiel de ce type de tour. Deux cartes sont échangées. L’une de ces cartes est retournée et laissée face verso sur la table, pendant que l’autre est retournée dans le paquet.

Ce qui fait la spécificité de cette transposition est que la performance filmée ne peut être réalisée que face caméra. En effet, le paquet est hors champ pendant une brève seconde, et pendant ce temps une action est réalisée avec le paquet. Ce setup permet de facilement réaliser le premier changement de carte.

Une fois que la carte est posée sur la table, il suffit de retourner l’autre dans le paquet. Pour ce faire, vous pouvez utiliser un retournement comme dans la vidéo, ou un Cardini Change, si vous savez le faire.

Dans une transposition comme celle-ci, l’effet se suffit à lui même, on ajoute rarement une routine verbale car le tour est court.

Un travail de cop

La cop, ou gambler’s cop, est un type d’empalmage. Contrairement à l’empalmage classique, la main est assez ouverte.

Cette vidéo montre un certain nombre de changements de cartes réalisés depuis une cop. L’idée est simple : la carte visible est échangée avec la carte cachée dans la main.

Cette vidéo ne montre que des changements de carte isolée. Il existe également des changements de carte au sein d’un paquet, et évidemment des changements de paquets. Les changements de carte isolée sont généralement les plus risqués. Aucune autre carte n’est là pour cacher le mouvement, et puisque chaque main tient une carte, nous n’avons aucun autre accessoire pour masquer nos actions.

Hors du format vidéo, une performance comme celle-ci n’a que très peu de sens. Pour la plupart des changements de carte, l’angle est très très spécifique. Tellement spécifique que si vos spectateurs sont plusieurs, même côte à côte, vous ne pourrez pas réaliser la plupart de ces changements.

La clé d’utiliser ces mouvements en performance est d’en utiliser un seul, et de l’utiliser à un moment où le spectateur ne s’en doute vraiment pas.

Pour que votre audience ne se doute pas du changement, il faut avant tout que le timing soit le bon. Un changement est tellement suspect que même s’il est invisible, vos spectateurs vont se douter que quelque chose a eu lieu.

Les changements de cartes visuels

En anglais, on parle de color change. Il s’agit d’une transposition visuelle, c’est à dire qu’une carte est visuellement changée en une autre carte.

L’aspect visuel de ces techniques les rend assez difficiles à réaliser, puisqu’elles ont nécessairement lieu sous les yeux de vos spectateurs. C’est une situation complexe, et souvent assez stressante. Il faut être sûr de votre technique.

Les tours qui se terminent par un changement de couleur ont souvent quelques limites.

Tout d’abord, les histoires racontées pendant ces tours sont souvent très lacunaires. Comment justifier que la carte change ? La majorité du temps, le tour est si court que nous ne prenons pas la peine de rajouter du texte. C’est le même problème que pour les productions.

Ensuite, si la fin de votre tour repose sur une technique visuelle, vous n’avez vraiment pas le droit à l’erreur. Rater votre changement de carte revient à flasher, c’est à dire montrer au spectateur quelque chose qu’il n’était pas censé voir. Si cela arrive, il n’y a pas de rattrapage possible. Vous ne pouvez pas sortir de prédiction de votre poche, ni continuer le tour, dans la grande majorité des cas, flasher la technique est la fin de la routine.

Le color change le plus connu est certainement le Erdnase Change, qui tient son nom du livre Expert at the Card Table. Mon color change de travail est le Cardini Change, qui tient son nom de Richard Cardini. Dans les deux cas, ce sont des techniques qui nécessitent de longues heures de travail pour être réalisées proprement et avec constance lors de vos performances. Lorsque vous les maîtriserez sur le bout des doigts, vous pourrez même changer les techniques. Par exemple, j’effectue le Cardini Change à partir d’une dealer’s grip.

Les faux mélanges

Un faux mélange est un concept très très simple. Le magicien fait semblant de mélanger le paquet.

Pourquoi faire ? Très simple également : pour préserver l’ordre de tout ou d’une partie du paquet. Il y a en effet deux types de faux mélanges : les contrôles de paquets, et les contrôles totaux.

Les premiers permettent de maintenir l’ordre d’un bloc de cartes au sein du paquet. Ce bloc peut être en haut, en bas ou au milieu du paquet. Par exemple, il peut s’agir d’un carré ou d’une couleur entière que l’on souhaite garder pour un tour plus tard, et où le spectateur trouverait le tour moins intéressant s’il savait que le paquet était trié en avance.

Le second type est le plus compliqué : il faut maintenir l’ordre entier du paquet. Cela permet de faire des effets plus forts, mais nécessite de faire plus attention au mélange. En plus de cela, c’est parfois moins convaincant, parce que nous n’avons même pas la possibilité de mélanger pour de vrai une partie du paquet.

Personnellement, j’ai commencé par apprendre des faux mélanges partiels. Ce sont des techniques plus simples et plus faciles à faire à la main. Il me semble que quand on commence à apprendre la magie, on a aussi trop tendance à vouloir mélanger le paquet.

A présent, je ne fais jamais de faux mélange partiel. Je ne fais que des faux mélanges complets, et ils ressemblent exactement à mes vrais mélanges. Plus particulièrement, je pratique le false riffle shuffle. Le Zarrow est également une bonne technique si vous pratiquez le mélange américain, ou riffle shuffle. Cela permet de ne pas avoir plusieurs mélanges dans mon répertoire de technique, et le spectateur ne peut pas se dire “ah mais ce n’est pas le même mélange que tout à l’heure, il se passe quelque chose”.

Shiitake ? Une production verticale.

Une production est un type de tour. Tout simplement, cela fait référence au moment où le magicien fait apparaître une carte, le plus souvent de manière visuelle.

Il en existe de très nombreuses, plus ou moins connues. Faire sauter la carte hors du paquet est une production, l’empalmer et la révéler est également une production. Du moment que la carte apparaît, c’est une production. Il existe également les productions multiples, par exemple faire apparaître 4 as ou 4 rois. Plus rarement, on peut demander une carte à un spectateur, et faire apparaître le carré associé.

Cette production est terriblement simple : une carte est choisie, contrôlée, et produite.

La production est originale : elle nécessite un mur. Fondamentalement, c’est juste une production. Mais le changement de support rend le tour intéressant.

Quand on réfléchit à créer un tour, le support est souvent soit la table, soit les mains des spectateurs, soit inexistant. C’est une opportunité gâchée. Pourquoi en pas faire en sorte d’utiliser un support différent ? Utiliser son téléphone, ou un téléphone est à la mode en ce moment. Soit avec une application de magie spécialement créer pour cela, soit en faisant intervenir une photo dans votre tour, par exemple pour une révélation.

Cependant, les productions ont généralement un problème.
Et ce problème est souvent le même pour beaucoup de tours : il n’a pas de but. C’est à dire qu’à chaque moment, le spectateur ne sait pas pourquoi nous réalisons telle ou telle action. Et le tour est tellement court que nous avons la sensation que ce n’est pas grave. Et pourtant, il me semble que c’est globalement une erreur. Un tour est intéressant s’il est intéressant techniquement mais aussi s’il est intéressant du point de vue de l’histoire. Dans un tour de production simple, il n’y a pas d’opportunité pour raconter une histoire.

Mon conseil est donc le suivant : utiliser la production dans un autre tour, pour pouvoir l’insérer dans une histoire existante.

Parfois il m’arrive de faire l’inverse : expliquer au spectateur ce qu’est une production, et lui en montrer plusieurs. 3, 4 ou 5 production différentes, avec la même carte, pour en faire un tour plus long.

Une première transposition

Une transposition est un type de tour. Le concept est assez simple : le magicien interverti, ou transpose, la position de deux objets. En cartomagie, ces objets sont des cartes.

Cette transposition est à la fois très simple et très puissante. Elle n’est pas visuelle, et en conséquence, pas besoin de mouvement compliqué pour échanger la place des cartes. En revanche, elle nécessite une force.

Parmi les forces disponibles, seule la riffle force fonctionne réellement. C’est ce qui a le plus de sens vu le reste du tour. Une force classique est envisageable, mais cela rendrait le tour beaucoup plus difficile.

La première phase du tour est la mise en place. On montre au spectateur les deux carrés que nous avons : les as et les rois. En réalité, pendant ce moment qui a l’air honnête, un changement est déjà effectué. Cela permet de renforcer l’effet final. Si la présentation des carrés est bien faite, aucun spectateur ne se doutera que la transposition a déjà commencé.

Le premier effet est la transposition des as et des rois. Après cela, un peu de dramatisation est nécessaire. Il faut faire croire au spectateur que la phase suivante est improvisée. En réalité, ce n’est pas le cas et le magicien a déjà un coup d’avance. Nous faisons ensuite sélectionner une carte, puis réalisons la fin de la transposition.